Le massif de la Chartreuse et plus particulièrement la vallée des Entremonts se prêtent merveilleusement à la randonnée.
Un réseau dense de petits et grands sentiers quadrille le territoire.
Cependant, le relief de la Chartreuse est fort accidenté. Les dénivelés peuvent dépasser les 1000 m et rares sont les grands itinéraires qui ne présentent pas quelques pas d’escalade.
Nous distiguerons :
– Les itinéraires de fond de vallée, bien tracés, avec des dénivelés faibles et la possibilité de les segmenter à volonté (chemins de Saint Philibert à Saint Pierre d’Entremont, de Saint Philibert au col du Cucheron, sentier de Saint Pierre d’Entremont à Saint Même, de Saint Pierre d’Entremont à Entremont le vieux, etc…).
On trouvera ces itinéraires dans les dépliants de l’OT-SI. Ils se déroulent le plus souvent dans les prairies qui entourent les villages.
– Les grandes classiques, présentant un dénivelé important mais peu de difficultés (La Croix de l’Alpe, le vallon de Pratcel, le Grand Som par le vallon des Eparres, La cochette, etc…). Ils traversent la forêt pour finir dans les alpages.
– Des classiques un peu plus engagées, présentant des passages aménagés ou nécessitant l’usage des mains (Le Mont Granier, Le Grand Som par le Racapé, la Grande Lance de Malissard, le col du Frêt …)
– Des itinéraires franchement engagés voire vertigineux avec quelques pas d’escalade (les pas de Tencovaz et de la Balme à Colomb au Mont Granier, de l’Échelle à Fouda Blanc, de la Mort à Saint Même, de Fontanieu à L’Aup du Soeuil), qui franchissent les barres rocheuses pour atteindre les hauts plateaux.
– et enfin des itinéraires magnifiques dits « randos du vertige » qui cheminent sur des vires étroites en pleine falaise et nécessitent un pied montagnard et un terrain sec (le Sangle de Fouda Blanc, le Sangle des Belles Ombres, etc…).
Il existe également tout un réseau de sentiers secondaires, peu fréquentés et peu entretenus, dont certains d’ intérêt, demandant une grande expérience dans le suivi de l’itinéraire. Ils peuvent, en raison de leur discrétion, être parcourus de temps en temps par des randonneur naturistes (randonue).
On ne le rapellera jamais assez, par temps humide, le rocher et la boue peuvent être très glissants et vous mettre en péril. En début de saison, des plaques de neige peuvent constituer de redoutables pièges (comme aux cheminées du Fontanieu), dans toutes les barres rocheuses des chutes de pierres sont possibles soit spontanées, soit déclenchées par un randonneur en amont.
Les 4 saisons du randonneur en Chartreuse
La randonnée peut se pratiquer toute l’année en Chartreuse que ce soit à pied, en raquette ou à ski.
Même si l’été est la saison où les sentiers voient passer le plus grand nombre de randonneurs, les autres saisons ne manquent pas d’intérêt d’autant plus que la fréquentation est moindre.
L’automne :
L’automne en Chartreuse est la saison des couleurs, de l’air pur et vif. Les grandes chaleurs sont passées, les sentiers ont retrouvé la tranquillité. La forêt vous offre framboises, groseilles, mures et champignons.
Septembre et surtout octobre comportent souvent de longues périodes de beau temps qui se prolongent jusqu’au début de novembre.
C’est aussi la période de la chasse. Randonneurs en forêt signalez vous bruyamment sur les sentiers secondaires, une chasseur embusqué pourrait vous prendre pour un chevreuil…
L’hiver :
La neige recouvre tout. Une paire de raquettes et de bâtons vous permettront de découvrir la forêt dans sa splendide parure hivernale. La plus part des itinéraires hors les liaisons intervillages et les circuits de raquette balisés sont désertés. La montagne est à vous seul à condition d’être bien équipé et de connaître vos limites vis à vis du milieu qui vous entoure (froid, orientation, avalanches, etc…).
La chasse s’arrête aux premières neiges et vous rencontrerez certainement les animaux de la forêt qui se rapprochent des villages (renards, chevreuils, cerfs et biches, chamois, lièvres…) ou à défaut leurs innombrables traces dans la neige.
On se méfiera des plaques de glace sur les chemins déneigés et même si les raquettes ne sont pas indispensables, les battons sont de rigueur. La même réflexion vaut pour le printemps.
Le printemps :
C’est pour moi la plus belle saison. Le vert tendre des feuillus gagne au travers des sombres épicéas.
Les ongulés peu méfiants descendent dans les prairies pour se saouler d’herbe tendre et si vous êtes discrets vous en rencontrerez certainement au détour d’un sentier. La neige recule progressivement libérant les itinéraires d’altitude.
Les moindres traces sont encore faciles à suivre car la végétation est discrète et vous serez bien souvent les seuls sur votre chemin.
L’été :
Les canicules, comme nous venons d’en vivre ces derniers étés ne sont pas très favorables à la randonnée dans nos massifs de moyenne altitude. Il faut partir tôt le matin pour échapper au maximum à la sudation qui attire les innombrables mouches, tans et autres insectes piqueurs, et retrouver la fraîcheur sur les crêtes et les alpages.
Hors des chemins parcourus par de nombreuses familles, la végétation est exubérante et parfois agressive (orties, framboisiers…) et il vaut mieux progresser en pantalon qu’en short.
Il faut également se méfier des orages qui arrivent en fin de journée et peuvent être très violents.